Mardi 14 mai 2019
La fin de semaine dernière a été assez éprouvante avec des vents bien établis entre 25 et 30 nœuds avec rafales à plus de 35 nœuds sous une allure petit largue. La mer très forte avec grosse houle de 4 mètres environ par le travers, avec déferlantes, balayait régulièrement le pont et nous étions confinés à l’intérieur, ne sortant qu’en cas de nécessité… Moral un peu en berne en partie à cause du manque de sommeil, les mouvements secs et brusques du bateau nous privant d’un repos réparateur.
Seule consolation, nous avançons rapidement même avec une voilure réduite, 3 ris dans la Grand Voile et trinquette de gros temps avec tours de rouleaux, avec de beaux départs au surf sur houle arrière conséquente !
Pour nous réconforter, j’ai préparé des scones pour accompagner notre traditionnel « five o’clock tea » et Brig, quant à elle, a expérimenté ma recette de tarte Tatin avec succès. La lecture reste l’une de nos occupations majeures à nos heures de détente avec quelques parties de Yam et de Scrabble sur fond de musique…
Heureusement après 3 jours plutôt « galère », le vent a chuté à un niveau acceptable et la mer s’est un peu calmée dimanche.
Nous avons même eu droit à un peu de pétole hier lundi avant qu’Eole ne nous permette un meilleur cap en direction de Florès, l’île la plus occidentale de l’archipel des Açores.
Quelques soucis à nouveau avec le moteur qui nous a fait quelques ratées, vite réglés heureusement.
Problèmes aussi avec le génois léger dont le point d’amure s’est déchiré. Non réparable à bord, donc on fera sans jusqu’à Quiberon maintenant !
Pliage du génois léger...
Hier matin c’est le point de drisse du génois lourd qui a lâché ! Vérification faite après l’avoir affalé et désendraillé, c’est la manille qui s’est tordue. Gérard a encore dû jouer l’équilibriste pour faire le contrôle en tête de mât ! Avec une bonne houle arrière, entre tangage et départ au surf, ce n’était pas particulièrement agréable ! Néanmoins on se félicite d’avoir des marches sur le mât, facilitant ainsi l’ascension, équipé d’un harnais d’alpinisme (cadeau des collègues de sport du lycée qu’on ne remerciera jamais assez !). Du coup on a renvoyé le génois avec la drisse de spi et on réparera à l’arrivée à Florès…
on défait le génois pour solutionner le problème...
Aujourd’hui mardi 14 mai, cela fait tout juste 2 semaines que nous avons quitté Marigot Bay à St Martin. Il ne nous reste que 460 milles à couvrir pour arriver à Porto do Lagrès situé au Sud Est de Florès.
Nous avançons actuellement à 7/8 nœuds (vitesse GPS sur le fond) sous trinquette et génois en ciseaux, vent arrière 24 nœuds de moyenne en vent réel. Si cela se maintient ainsi, on peut espérer arriver vendredi ou samedi. On croise les doigts !
Question température, on a perdu quelques degrés depuis les Antilles, c’est sensible surtout le matin de bonne heure et en soirée quand le soleil ne donne pas. On a remis les couettes sur les lits, et pantalons et polaires sont de rigueur pour les quarts de nuit !
Ce qui est surprenant c’est le taux d’humidité entre 60% et 70% (on a même atteint 87% !). Il va falloir désormais nous réhabituer au climat breton !
A nouveau jour de boulange, aujourd'hui c'est Brig qui s'y consacre. Beau résultat avec 2 belles miches bien dorées!
Mercredi 15 mai 2019
(15ème jour depuis le départ / 330 milles de Florès)
Tendre pensée pour Maria, la Maman de Gérard, dont c’est le jour anniversaire de la naissance…
Grosse frayeur hier au soir… Vers 18h00, alors que Brig dort dans sa cabine, nous entendons le signal d’alerte du pilote automatique et constatons qu’il ne tient plus son cap !
Il faut avouer que la perspective de devoir barrer jour et nuit sans relâche durant les derniers jours de notre traversée ne nous réjouit pas ! Je crains une panne électronique quasiment impossible à pallier… Gérard entreprend donc de détecter l’origine du problème pendant que je maintiens le cap à la barre à roue, pas commode avec une forte houle de travers et surtout le fait de me tenir en équilibre car le système de commande se situe dans le coffre sous le poste de pilotage et Gérard a besoin d’y accéder !
Après démontage et tests divers, Gérard conclut à une panne d’origine électrique. Après le test des diverses connexions, démontage et remontage des dominos, le système se remet finalement en route et notre pilote semble de nouveau opérationnel sous les coups de 21h30 !
Enorme soulagement de nous tous et un ban d’honneur à notre Mac Gyver en titre qui, une fois de plus, nous a tiré d’un bien mauvais pas !
Inutile de dire que la nuit sera plus sereine…
Jeudi 16 mai 2019
Ce matin nous sommes escortés par une bonne vingtaine de dauphins qui caracolent d’une coque à l’autre à l’avant du bateau pour notre plus grande joie ! Ces cabotins nous offrent un très joli spectacle, virevoltant, plongeant, bondissant hors de l’eau à qui mieux mieux ! Soleil et flots turquoises pour toile de fond, Haliotide traçant sa route à 8/9 nœuds par vent arrière sous GV et Génois, on joue les paparazzi pour filmer et photographier nos vedettes du jour !
Ils nous abandonnent ensuite pour partir à la chasse d’un ban de poissons un peu plus loin, survolés par une nuées d’oiseaux, principalement sternes et puffins, eux aussi attirés par la ripaille à venir…
Samedi 18 mai 2019 (11h30)
Arrivée à Porto da Lajès, île de Florès aux Açores après 2 jours de navigation tranquille, le vent nous faisant défaut ainsi que le spi, dont la drisse avait été affectée au génois précédemment.
On l’a fait !!! Transat retour accomplie en 18 jours !
Quel bonheur de mouiller l’ancre dans l’anse devant la marina, bien protégée du vent et de la mer, au pied d’une falaise impressionnante à la fois par sa hauteur et sa végétation extrêmement dense…
On célèbre notre arrivée à Porto da Lajes avant un petit repas, gros repos puis un tour à terre pour reconnaître les lieux…
4 bateaux sont arrivés avant nous des Antilles et sont au ponton de la marina où nous nous installerons demain.
En soirée on se fait un petit apéro repas au champagne pour fêter notre traversée jusqu’à Florès. Au menu les fameux acras dont Frédérique, du bateau Ortao rencontré à Colombier St Barth puis à St Martin, m'avait donné la recette.
