mardi 27 novembre 2018

Cap Vert


Hier nous avons procédé aux formalités d’entrée au bureau du port de Mindelo, beaucoup de français attendaient comme nous, notamment des Normands qui s’apprêtaient à traverser vers Ste Lucie aux Antilles à bord d’un Lagoon 53. Nous avons donc échangé sur nos navigations respectives et ils nous ont donné quelques infos sur leur expérience au Cap Vert depuis 8 jours. Le nombre de voiliers français, au mouillage ou dans la marina ici, est impressionnant.. La plupart en attente de transat comme nous, la route des alizées s’avère bien fréquentée !

Découverte de Mindelo, de ses maisons colorées et de sa population bigarrée… Les grandes bâtisses et les étroites rues pavées datent de l’époque coloniale. Plaisir d’être en dehors des sentiers battus dans une région en partie sauvegardée, au milieu de gens sympathiques, sous un climat agréable et sans moustique ! Nous avons fait quelques achats de fruits frais au marché très animé sur la Plaza Estrella, un régal pour les yeux !




Superbe visite l’après-midi d’une exposition dédiée à des peintres du Cap Vert et à l’art africain au Palacio de Povo. Tout l’équipage a été ébloui par la richesse et la diversité des œuvres exposées,  représentatives de l’art primitif provenant de divers pays africains de l’ouest (Mali, Cameroun, Bénin, Libéria …), magnifiques objets de tradition africaine qui prouvent combien les hommes maitrisaient le bois et le bronze et combien les croyances et superstitions alimentaient leur créativité et l’exubérance de certaines œuvres : une collection de masques rituels de guerre, d’impressionnantes sculptures dogons , portes d’entrée ouvragées chargées de symboles protecteurs, instruments de musique, et même un trône royal réalisé à partir de cornes et de peau de buffle… Le tout bercé par la voix de Césaria Evora…



S’en suivit une petite balade dans la ville à la découverte de ses personnages atypiques, de ses trésors cachés, sous l’œil débonnaire des toutous capverdiens alanguis, pratiquant la sieste sur les trottoirs et places publiques sans que personne n’en prenne ombrage !

 marchand de poissons


 marchande de bonbons









Ste Katell 25 novembre


Aujourd’hui c’est la Ste Katell… Une énorme pensée pour ma petite chérie à qui je souhaite la plus belle des fêtes entourée de ses 4 mecs. Que ta journée soit douce et pleine de soleil au coeur ma puce !

Il y a 3 jours c’était l’anniversaire de mon petit Papa, 94 ans !!! Cette fois je n’étais pas auprès de lui pour célébrer l’évènement à la crêperie comme nous avions pris l’habitude de le faire ces dernières années, mais il était présent dans ma tête et dans mon cœur tout au long de cette journée et je suis sûre que Marielle, Claude et Michel ont su l’entourer de leur présence et il a certainement du faire l’objet de nombreux coups de téléphone entre petits enfants et amis…

Nous sommes à notre huitième jour de navigation depuis que nous avons quitté la Bahia de Abona aux Canaries et nous approchons des îles du Cap Vert, 34 milles encore avant l’arrivée à Mindelo, Sao Vincente. En principe on devrait arriver avant la nuit car nous marchons à 6/7 nœuds en moyenne en vent arrière, avec encore 3 ris dans la grand voile. On va larguer un peu de voile et nous devrions accélérer.

Eole s’est montré très capricieux cette semaine, après 48 heures pendant lesquelles nous avons mis le turbo, surfant sur une grosse houle venant par le travers, et filant à 8-10 nœuds, nous avons connu 2 jours de pétole totale… Le temps s’immobilise alors, on reprend possession de la plage avant et du trampoline, farniente et repos, les journées sont calmes, la mer s’est aplatie et ne présente plus une ride, le bateau ne bouge plus d’un bord sur l’autre, on avance à 2 ou 3 nœuds et le spi a du mal à se gonfler … Les nuits sont paisibles, les quarts tranquilles et sans stress, d’autant plus que la lune et les étoiles nous éclairent comme en plein jour ou presque! Christian en a profité pour prendre un bain à l’arrière du bateau avec un bout en sécurité accroché avec un pare batte. Nager par 3600m de fond, c’est quelque chose !!!




Jeudi après midi, enfin, le vent a forci, la houle s’est reformée, cette fois de l’arrière, et des crêtes argentées ont blanchi la surface de l’eau. C’est reparti et on espère encore atteindre Mindelo dimanche…

Ce matin encore, nous avons fait une jolie récolte d’exocets, ces poissons volants, gros comme de belles sardines, qui viennent mettre un terme funeste à leur destinée en s’échouant sur le pont d’Haliotide au petit matin… On en a vu voler sur plusieurs mètres au dessus des vagues, curieux petits poissons qui se prennent pour des oiseaux… Les malchanceux d’hier et d’aujourd’hui vont finir en fricassée dans la poêle ce midi.


Nos 2 pêcheurs sont ravis car ils ont enfin attrapé des daurades coryphènes au bout de leur ligne ! Les 2 premières le lendemain de notre départ, lundi, presque en simultané sur chacune des jupes arrières, Gérard sur tribord, puis Christian sur bâbord ! Deux belles prises de 1,2 kg chacune, aux couleurs vives et moirées de jaune et de vert. Nous les avons dégustées en papillotes le lendemain, le goût est très différent de la Royale que nous pêchons à Houat, la chair plus dense se rapproche davantage de celle du maquereau. Trois autres daurades ont été pêchées entre hier et ce matin, on va varier les préparations… Peut-être une petite sauce à l’échalote ???



 

Autre fait marquant de la semaine, lundi soir, juste avant le coucher du soleil,  une escadrille de dauphins nous a escortés durant une dizaine de minutes, faisant des cabrioles et des pirouettes devant les étraves, un spectacle incroyable !

 

Le vent ayant bien voulu nous pousser jusqu’au bout à bonne vitesse,  nous sommes finalement arrivés à Mindelo, Cap Vert, à 17h30… YES ! On time for tea time !!!

J’espère qu’on trouvera une connexion wifi pour pouvoir se connecter, nos 4 forfaits téléphone n’incluant pas le Cap Vert, et les tarifs prohibitifs,  les communications ne seront pas si faciles…


 

dimanche 18 novembre 2018

En route pour les îles du Cap Vert...

Eole commence par nous bouder au départ de Poris ce matin à 10 heures... Au moteur nous avons tout loisir d'admirer la côte sud-est de Ténérife ainsi qu'une jolie escadrille de globicéphales (une vingtaine) qui restent malheureusement un peu éloignés du bateau, cependant on aperçoit nettement leurs ailerons et on les voit plonger et ressurgir à intervalles réguliers pendant une vingtaine de minutes.
Après le repas de midi et le café, nous nous apprêtons à flemmarder quand l'effet venturi se fait nettement sentir alors que nous dépassons la pointe sud de l'île, de plus nous subissons des vents catabatiques, vent gravitationnels produits par une masse d'air froid dévalant un relief géographique, ici le fameux Pico del Teide, point culminant de Ténérife.
L'anénomètre monte brutalement à 25 nœuds, Haliotide fonce à 9/10 noeuds et nous ne sommes pas trop de 4 pour prendre 2 ris dans la Grand Voile et remplacer le génois léger par le lourd alors que la houle s'est bien formée et arrive par le travers avant. C'est sportif!
A présent bien toilé, Haliotide s'éloigne rapidement de Ténérife.  C'est parti pour 830 milles...

samedi 17 novembre 2018

EL PORIS



Dernière journée à l’ancre dans la Bahia de Abona.

       
 
Nous avons découvert la plage de Poris devant laquelle Haliotide est au mouillage. Son sable noir nous a surpris par sa finesse, absorbant la chaleur du soleil il est doux et chaud aux pieds. Nous avons apprécié de nager dans une eau à 21/22°. Incroyable pour un mois de novembre !!!



 Le long de la rive nous avons la surprise de découvrir des habitations troglodytes creusées directement dans la roche volcanique, on imagine que l’intérieur doit être très sombre…



Belle balade hier également, sans Christian resté à bord, le long de la côte jusqu’à la Punta de Abona et sa plage de sable doré (rarissime aux Canaries) située de l’autre côté de l’anse, avec son petit môle en pierre de lave.


 La plage dorée de la Punta de Abona
 
   Le Môle
 
 D’une plage à l’autre le paysage est déroutant avec des sortes de terrains vagues où la roche volcanique alterne entre pierre ponce brune ou rouge foncé et blocs compacts semblables à des concrétions de béton…
 
 
 
 

        La petite église de la Punta de Abona
 
 
  
 
Nous avons pu également faire un peu d’avitaillement en prévision de la semaine de navigation qui nous attend pour rejoindre les îles du Cap Vert, dernière étape avant la Grande Traversée vers les Antilles…
Un peu d'exercice physique pour Brig, toujours le bonnet sur la tête, mieux vaut être prudente!... L'otite se tasse avec les antibiotiques mais elle a toujours l'oreille bigrement bouchée...
"Qu'est-ce que tu diiiiiiis??????"
Saint Cado priez pour elle...!!!



Gérard et Christian ont profité de cette pause pour finaliser quelques petits détails techniques. Nous avons un souci au niveau énergétique, les batteries, pourtant flambant neuves, ne semblent pas tenir la charge sur le long terme et nous devons faire attention à notre consommation électrique, et le frigo, difficile à régler, s’avère un gros consommateur de watts…


Demain matin nous reprendrons notre périple, ce sera donc silence radio pendant une semaine environ puisque 800 milles nous séparent de notre prochaine étape. La météo est bonne et nous devrions avoir des vents de Nord de 15 nœuds de moyenne…


Merci à vous tous qui nous suivez et qui nous encouragez par vos petits messages qui nous font bien plaisir ! A bientôt donc…




 







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Christian a fait sa lessive...
 

jeudi 15 novembre 2018

Santa Cruz-Bahia de Abona

Nous quittons la marina de Santa Cruz, gros port de  commerce, afin de nous mettre au mouillage un peu plus au sud sur la côte est de Ténérife, objectif la Bahia de Abona, l'un des sites les plus agréables des Canaries parait-il... Nous longeons donc la côte en admirant la haute chaîne de montagnes dont le point culminant le Teide s'élève à 3717 mètres mais son sommet est chapeauté de nuages et reste donc peu visible.
Christian, puis Gérard, viennent de pêcher chacun un poisson globe! Non comestibles apparemment, ils remettent leurs prises à l'eau. Ce poisson a la faculté de se gonfler comme une outre en cas de danger, il est également doté de dents bien pointues, c'est vraiment très curieux!
On attend toujours la daurade coryphène... !!!






mercredi 14 novembre 2018

Santa Cruz - Ténérife (Canaries)



Il ne nous a fallu que 48 heures de navigation pour rejoindre Santa Cruz de Ténérife (Canaries) depuis Funchal (Madère) sous allure grand-largue avec un vent NE 20 nœuds en moyenne et une forte houle de 3 mètres environ, venant de l’arrière, faisant surfer le bateau sur la vague et accélérer de façon notoire notre vitesse avec des pointes allant jusqu’à 12 nœuds ! Nous avons repris nos quarts durant les 2 nuits à raison de 2h30 chacun entre 22h00 et 8h00 ce qui nous a permis de dormir un peu malgré les mouvements plutôt désagréables dus aux conditions de mer.
La nuit au ponton à la marina sera calme et permettra à tous de récupérer du manque de sommeil. On en profitera également pour faire nos lessives et consulter un médecin pour Brigitte qui souffre d'une otite depuis 3 jours.



au ponton à la marina del Atlantico...


 

 

 

lundi 12 novembre 2018

Cap sur les Canaries

Départ à midi de la marina de Funchal, où nous avons passé la nuit dernière, pour les Canaries. Normalement on devrait avoir 15 nœuds de vent portant mais pour l'instant c'est plutôt pétole...
On espère toucher un peu de brise en s'éloignant de l'île...
Hier au soir nous nous sommes fait un petit restaurant dans la vieille ville, repas de poissons (brochettes de thon, espadon et calamar pour Christian et moi, sabre (espada) aux bananes de Madère pour Gérard et Brig) précédé d'un poncha (ty punch typique de l'île) le tout agrémenté de Fado traditionnel, chanté curieusement par des hommes ... Airs mélancoliques et souvent poignants, chargés d'émotion racontant sans doute des chagrins d'amour, la célèbre saudade de celle qui est partie, des rencontres heureuses ou malheureuses, la nostalgie du bonheur perdu... ne comprenant pas les paroles, libre court à l'imagination....
Nous avons aussi admiré les graffs qui ornent les murs des petites ruelles étroites, et également les portes des habitations et des restaurants, des poèmes sont également affichés sur les murs, malheureusement nous ne parlons ni les uns ni les autres le portugais donc notre compréhension était plutôt limitée!



Quelques graffs de Funchal